L’Echo, le 24 octobre 2024. Michel Lauwers.
L’équipe gérant Profinpar et leurs 50 entrepreneurs-investisseurs créent un nouveau fonds homonyme qui interviendra là où s’arrêtent les fonds de private equity.
Françoise Belfroid (ex-groupe Ronveaux), Francis Blake (Imperbel), François Blondel (KitoZyme, OncoDNA), Christophe Leclercq (Newelec), Paul Portier (Groupe Portier), Etienne Rigo (Octa+) et Thierry Quertinmont (ex-Trafic) sont quelques-uns des entrepreneurs-investisseurs qui participent au capital de Profinpar.
Ce fonds d’investissement wallon créé en 2016 au départ d’un club d’investisseurs a pour but de prendre des participations dans des PME à potentiel, dont les fondamentaux sont trop faibles pour attirer les fonds de private equity classiques, mais trop élevés pour intéresser les investisseurs individuels.
Ces pères lancent une deuxième version du fonds, lestée d’un peu plus d’entrepreneurs-investisseurs et de plus de moyens.
Le nouveau Profinpar accordera lui aussi la priorité aux PME wallonnes et bruxelloises « parce que c’est là que le besoin est le plus criant ».
Injecter une dose d’ESG
« Alors qu’en Flandre, on trouve sept à huit fonds qui adressent ce marché des PME, en Wallonie, Profinpar est quasi le seul », souligne Rodolphe Blondiau, un ancien du cabinet Merodis (fusions et acquisitions) venu épauler Dimitri de Failly et Thomas Walgraffe dans l’équipe gérant Profinpar. Le fondateur Pierre Robin, 74 ans, fait un pas de côté, mais y reste conseiller senior et investisseur.
« Alors qu’en Flandre, on trouve sept à huit fonds qui adressent ce marché des PME, en Wallonie, Profinpar est quasi le seul. »
2 à 6 millions par ticket
Profinpar a précisément pour stratégie de faire accompagner les sociétés dans lesquelles il prend une participation par l’un ou l’autre de ses entrepreneurs-investisseurs, en fonction de ses compétences. « On est multisectoriels et nos actionnaires le sont aussi. On n’évite que trois secteurs: l’horeca, la construction et la biotech. »
Prévu sous forme de Pricaf privée de droit belge, il a pour ambition de conclure deux à trois transactions par an durant les cinq premières années de son existence, puis de les céder ou de continuer à les accompagner durant les cinq années suivantes.
À titre d’indication, le précédent fonds Profinpar, qui disparaîtra fin 2027, a investi dans dix entreprises et a effectué quatre cessions à ce jour: Mid Finance, Nexum, ODB et Pro Leather. Les trois premières citées ont généré des plus-values, pas la quatrième qui a déposé le bilan peu après que Profinpar en fut sorti.
« Sur dix investissements, vous avez toujours deux ou trois meilleurs de la classe et l’un ou l’autre qui fait des bêtises, résume Dimitri de Failly. Mais les entrepreneurs-investisseurs de notre premier fonds ont déjà récupéré leurs mises et réalisé une plus-value. »
Cent dossiers étudiés par an
Quand il entre au capital d’une société, le fonds travaille selon deux axes: mieux structurer l’entreprise et l’accompagner dans sa croissance. « Il s’agit de la doter d’un vrai conseil d’administration, d’une équipe dirigeante (en gommant, s’il y a lieu, la dépendance au CEO fondateur) et d’une organisation basée sur l’excellence opérationnelle », poursuit Dimitri de Failly.
« Il s’agit de doter chaque société investie d’un vrai conseil d’administration, d’une équipe dirigeante (en gommant, s’il y a lieu, la dépendance au CEO fondateur) et d’une organisation basée sur l’excellence opérationnelle. »
Le résumé
- Profinpar, le fonds abondé par des entrepreneurs-investisseurs, repart pour dix ans avec 50 millions d’euros à investir dans des PME à potentiel.
- Comme son prédécesseur, il donnera la priorité à Bruxelles et la Wallonie « parce que c’est là que le besoin est le plus criant ».
- Le fonds se concentrera sur les PME de 10 à 200 employés, avec un EBITDA de 0,5 à 4 millions d’euros et une valeur d’entreprise de 5 à 25 millions.
- Quatre institutionnels publics participeront à la nouvelle aventure: SFPIM, Wallonie Entreprendre, Noshaq et Finance & Invest Brussels.