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UNICA, en quête de croissance

By 30/04/2020décembre 2nd, 2020News

Trends, avril 2020, GUY VAN DEN NOORTGATE

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Fondée en 1932, Unica conçoit et fabrique des laveuses-essoreuses industrielles qu’elle exporte dans le monde entier. La société bruxelloise a été reprise il y a un an par Grégoire De Donnea, avec le soutien du fonds d’entrepreneurs Profinpar, qui entend la développer.

Contrairement à une idée de plus en plus répandue, l’industrie n’a pas complètement déserté notre pays. De nombreuses PME, pour une large part familiales, restent actives dans les domaines les plus divers où elles s’illustrent à l’international, arborant un « Made in Belgium » fort apprécié hors de nos frontières. C’est le cas avec Unica, société fondée en 1932 à Bruxelles et qui n’a quitté le quartier de Sainte-Catherine qui l’abritait qu’à l’aube des années 2000. Aujourd’hui, c’est dans le Brabant flamand, à Merchtem, que sont conçues, fabriquées et assemblées des laveuses-essoreuses industrielles à moyenne et large capacité. L’entreprise compte une vingtaine de collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires oscillant entre 4 et 5 millions d’euros. Elle exporte plus de 95% de sa production et est présente dans une bonne cinquantaine de pays. Ses premiers marchés sont la France, la Grande-Bretagne et l’Arabie saoudite.

TROUVER LE REPRENEUR

Fin de génération baby-boom oblige, de nombreuses PME familiales qui ne trouvent pas de succession en leur sein sont aujourd’hui à remettre. Mais encore faut-il dégoter le « bon » repreneur… Or, c’est souvent là que le bât blesse, davantage que le financement. Car il ne suffit pas d’apporter les fonds, encore faut-il avoir les épaules, les compétences et une vision pour reprendre une entreprise. Et surtout l’envie. Un profil que l’on ne trouve pas si facilement. Avec Grégoire De Donnea, il semble que le fonds d’entrepreneurs Profinpar ait effectué la bonne pioche. En février 2019, ce licencié en sciences de gestion de l’UCLouvain est devenu CEO d’Unica, dans laquelle Xavier Degrave, fils du fondateur, conserve une participation. « C’est grâce à ce dernier que l’entreprise s’est développée ces dernières années, confie-t-il. Il connaît tous les rouages de la société et ses machines. Son expérience nous est précieuse à plus d’un titre. »

Pour sa part, Grégoire De Donnea a travaillé dans des multinationales telles que L’Oréal et Electrolux, où il a exercé diverses responsabilités au niveau ventes et marketing. En 2013, il a pris la responsabilité Europe, Moyen-Orient et Afrique de la catégorie « froid » sur le site italien R&D et de production d’Electrolux. Une fonction qui lui a permis de bien comprendre la manière dont une usine tournait et qui lui est bien utile aujourd’hui. Il a ensuite occupé à partir de 2015 le poste de directeur général BeLux du groupe Teka-Kuppersbusch, avant de le quitter en 2018 en quête d’une société à reprendre. C’est là que son chemin a croisé, via un e-mail, celui de Profinpar. Ce fonds qui regroupe des entrepreneurs investit du capital à risque dans des sociétés sous-capitalisées, dans une approche centrée sur la relation de partenariat actif avec les PME familiales et leurs actionnaires. Objectif : financer le développement et la croissance. Une stratégie qui épouse à merveille celle de Grégoire De Donnea et qui a séduit Xavier Degrave. « C’est l’approche industrielle de Profinpar manifestée par la valeur ajoutée entrepreneuriale de ses intervenants qui m’a décidé à leur faire confiance pour la poursuite du développement de notre entreprise familiale », assure ce dernier.

POTENTIEL DE PROGRESSION

« Nous proposons une gamme de 17 machines dont les capacités varient entre 45 et 300 kg, détaille Grégoire De Donnea. Nous nous concentrons surtout sur les machines de grande capacité destinées à des blanchisseries industrielles qui représentent l’essentiel de notre clientèle. Ces machines sont aussi utilisées pour des collectivités telles que des hôpitaux, hôtels, homes, etc. Mais on les retrouve aussi sur des navires de croisière qui peuvent accueillir des milliers de passagers. Il faut savoir que les machines Unica sont réputées pour leur robustesse et sont particulièrement adaptées pour des clients qui ne peuvent tolérer une défaillance de leur outil de production. C’est la fiabilité et la durée de vie de nos machines qui nous permettent de faire la différence sur le marché. » Autre immense force de l’entreprise, « les techniciens qui la composent, poursuit le CEO. Ce sont eux qui montent les machines mais aussi eux qui les installent chez le client, qui lui expliquent leur fonctionnement et le forment afin qu’elles soient bien utilisées. Nous avons l’avantage de disposer d’un personnel polyglotte, ce qui est un atout indéniable à l’exportation. »

Depuis son arrivée à la tête d’Unica, Grégoire De Donnea entend moderniser les produits tout en conservant leur ADN ainsi que celui de la société. Le logo a été quelque peu rafraîchi, un nouveau site internet plus convivial a vu le jour et l’entreprise communique davantage, notamment dans la presse professionnelle. Un directeur de production a aussi étoffé l’équipe en juin dernier. Parallèlement, l’entreprise se penche sur la digitalisation de ses machines avec des solutions liées à l’Internet des objets. « L’idée est de pouvoir, dans une certaine mesure, assurer une maintenance prédictive de nos machines, explique le CEO. Maintenant, il faut conserver à l’esprit que tout ce que ne dit pas la machine est aussi important que ce qu’elle dit. En assurant nous-mêmes la formation de nos clients, nous pouvons déjà régler la grande majorité des problèmes par téléphone. »

DES MACHINES DISPONIBLES POUR LES HÔPITAUX

A l’instar de la plupart des PME industrielles toutes peu ou prou impactées par la crise du Covid-19, Unica tournait encore à la mi-avril au ralenti. Mais ses équipes finalisaient le montage de plusieurs machines. Car avant l’entame de la crise, le carnet de commandes était bien rempli. L’entreprise ayant un cycle de vente assez long, elle a donc encore du travail pour le moment. Mais l’impact sera probablement plus marqué plus tard dans l’année. La visibilité d’Unica au second semestre reste dès lors pour l’instant encore assez floue. D’autant que la plupart de ses clients ont annoncé avoir reporté leurs investissements sine die.

En attendant que ses activités reprennent un rythme normal dès le redémarrage de l’économie au niveau mondial, Unica a donc décidé de proposer ses machines et ses services au secteur de la santé. Ainsi, l’entreprise fabrique des laveuses-essoreuses spécifiquement dédiées au médical. A la différence des machines classiques, elles sont équipées de deux portes : l’une de chargement à l’avant pour le linge contaminé et une autre à l’arrière, pour le déchargement en zone décontaminée. Elle entend les proposer pour une location aux institutions hospitalières qui en auraient besoin. « Nous nous chargeons du transport, de l’installation et de la mise en service de ces machines. Elles sont disponibles immédiatement », conclut Grégoire De Donnea.